La tanière
De Botho Strauss
1994
Ex-ACMV, salle Théâtre-Ensemble Chantier Interdit, Vevey
Mise en scène
Nicolas Gerber
Assistanat
Marco Facchino, Josiane Vodoz
Jeu
Alexandra Tiedemann, Anthony Gerber, Alain Boon
Décors et costumes
Nathalie Bourgeois, Sophie Haralambis, Nicholas Marolf
Construction
Josué Auricchio, Pilou Mingard
Technique
Marco Facchino, Martin Reeve
Photographies
Nicolas Durussel
Contacts extérieurs
Natacha Da Pieve, Martin Reeve
Note
L'oeuvre de Botho Strauss s'alimente d'un certain nombre de thèmes qui trouvent dans La tanière une expression particulièrement forte et significative. Deux personnages qui se rencontrent et se séparent; une incompréhension entre les êtres qui découle d'une incommunicabilité et d'un égoïsme gelé; trois lieux qui marquent progressivement le retrait, le repli sur soi-même; un temps du présent - temps du réel - éclaté par interférence des dimensions historique et mythologique. C'est à travers cet éclatement temporel que la narration se laisse appréhender et qu'il est possible de rendre compte le plus ouvertement des échecs... de l'échec: ruines grecques, amour impossible du dieu Pan, effritement du couple Martin-Christine. Tout un monde mais finalement bien condensé qui conduit directement au fond du propos essentiel du spectacle : la rupture... rupture personnelle, rupture au monde, rupture dans le temps.
Martin et Christine se rencontrent par hasard et se séparent inéluctablement. Cet acte répété les entraîne dans une descente aux enfers et les place progressivement dans une situation d'isolement par rapport au monde. L'aboutissement se situera dans l'enfermement volontaire qu'ils s'imposent...
Malgré cela et sous un aspect tragique de la forme, l'oeuvre n'est pas dénuée d'humour, un humour du mot, de la situation.
Paroles
Ses longs cheveux sont une flamme blonde. Sa tendre gorge a l'éclat de la lune. Parée d'étoffes précieuses et constellée de bijoux d'or et d'orichalque, elle n'est jamais plus belle que dans sa radieuse nudité. Son pouvoir s'étend sur la nature entière. Elle est le renouveau du printemps, la profusion des baies du myrte et la rose épanouie. Elle est le désir des bêtes qui s'accouplent dans les taillis; elle est le feu subtil qui embrase la chair et le coeur des mortels. Son visage est un éternel sourire. Sourire doux et cruel à la fois. Désir et volupté, insatisfaction et plénitude, paradis de félicité et désastre de la passion - elle est la Beauté.
André Bonnard, Les Dieux de la Grèce, L'Aire, 1990
Il peut se faire que l'on connaisse à fond depuis longtemps une femme aimée, et que l'on sache par coeur ce qu'elle est en mesure de manifester d'elle-même. On a déjà presque tout vu au moins une fois. Il ne se produira sûrement plus rien de nouveau. Il ne manque qu'une chose : le cri. Jamais elle n'a poussé un cri d'épouvante insondable. Peut-être, se dit-on, n'aurai-je une relation véritable avec elle que si elle pousse un jour ce cri devant moi.
Botho Strauss, La dédicace, Gallimard, 1979
Arnobe illustre la chasteté chrétienne à travers la symbolique de la syrinx (flûte), du roseau et du miel : "les petits roseaux de la continence purifient la chasteté des calamités du péché et présentent à Dieu le miel de leur musique".
Arnobe le Jeune, Commentaires sur les Psaumes, Ve siècle
Remerciements
Théâtre-Ensemble Chantier Interdit remercie de leur soutien, La Loterie Romande, La Ville de Vevey, Philip Morris, La Commune de St-Légier, Le Théâtre de Vidy-Lausanne ETE, Patrick Henri, Jean-Renaud Dagon, Pierre-André Forestier, Okin, Ariatek SA, Ménétrey SA à Boussens, Légo, Michel Voïta, Michel Werffeli et tous ceux qui ont permis à ce spectacle de se réaliser.
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