Mon suicide

 

D'après Henri Roorda

1998

Spectacle version 1

1999

Spectacle version 2

Théâtre de Poche de la Grenette, Vevey

 

Mise en scène

Nicolas Gerber

Jeu

Marco Facchino

Musiques

Ton de Lew, Manuel de Falla

Violon

Valérie Bernard

Costume

Sophie Haralambis

Photographies

Nicolas Durussel

 

 

Note

Un suicide solitaire à usage collectif

Ne vous méprenez pas !

Notre envie de faire entendre ce texte n'a rien à voir avec un appel cynique au suicide ou avec quelque admiration romantique pour un geste, somme toute relativement répandu, mais qui n'en reste pas moins d'une rare violence.

Pas question non plus de condamnation morale ou autres. Nous n'avons pas à juger, à décider si cet homme a eu raison ou non : ce texte est la description d'un processus personnel, et en tant que tel n'est valable que pour Henri Roorda.

Mais la réflexion que mène l'auteur au bout de lui-même nous pose, ou devrait nous poser question : en effet, Roorda ne parle que de son appétit de vie, de son talent pour les passions en tout genre, se fracassant contre une société incapable de répondre à ses attentes, l'écrivain n'en restant pas moins lucide et acceptant sa part de responsabilité dans l'aveu de sa difficulté à trouver l'autre.

Dans sa recherche presque égoïste du bonheur, Roorda, avec humour et calme, nous offre à tous, chacun dans ses passions, une possibilité de vivre notre bonheur dans une société plus sereine et débarrassée de toute bêtise humaine. Devant l'impossibilité de jouer les règles du jeu social, il est vrai que Roorda se réfugie dans des passions personnelles, mais son geste final n'est-il pas un appel pour nous dire qu'il aurait voulu pouvoir être heureux parmi les autres; avec les autres, heureux comme lui : un suicide solitaire à usage collectif.

Ce spectacle n'est pas une apologie du meurtre de soi-même, mais un manifeste de l'humain, une tentative de regarder à la loupe nos comportements, nos peurs, notre bêtise qui nous entrave dans nos vies concrètes.

Henri Roorda a trouvé sa solution.

Essayons de mettre à profit cette expérience et y trouver nos solutions, moins extrêmes.

 

Henri Roorda est né et mort à Lausanne (1870 - 1925). Il était professeur de mathématiques et a publié, de 1915 à 1925, et parfois sous le pseudonyme de Balthasar, une dizaine de petits livres et des proses d'almanach. Ses ouvrages rassemblent ses réflexions sur les hommes et les choses. Ses essais sont pleins d'humour et de bon sens mais on y perçoit une certaine désespérance face à la bêtise humaine...

 

 

Quelques mots

Le lapin

Qui a du chagrin

La fourmi

Qui a du souci

Et le petit rat

Qui a du tracas

Ah ! la ! la !

Comment arranger tout ça ?

 

Articles de presse

Spectacle inspiré de Henri Roorda avec Marco Facchino et Valérie Bernard, Jean-Louis Rebétez

Vevey-Hebdo, vendredi 6 mars 1998

 

Du suicide ou pessimisme joyeux à Pierre Desproges, Rédaction 

La Presse, mardi 10 mars 1998

 

Collégiens et "Maître" Roorda, Mireille Schnorf 

La Presse, vendredi 13 mars 1998

 

Henri Roorda, la conscience de passer à côté de la vie, A.-Louis Burkhalter 

Vevey-Hebdo, vendredi 20 mars 1998

 

Pessimisme joyeux de Roorda, Mireille Schnorf 

La Presse, mercredi 3 février 1999